Cérémonies des Ponts Tarrets (Légny) et de Létra (69) - 26 août 2017
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Comme chaque année, nous nous sommes retrouvés, ce samedi 26 août 2017, pour rendre hommage aux valeureux combattants, qui au péril de leur vie, ont permis en ce mois d’août 1944 de libérer la Vallée d’Azergues.
Aux Ponts Tarrets, en présence de Monsieur DELESTRA 2e adjoint du conseil municipal de LEGNY, du Major PRIAT, commandant la brigade du BOIS D’OINGT, d’une délégation importante de Porte-drapeaux, ainsi que de quelques personnes qui se sont jointes à nous, le Président de notre Amicale, Mr Michel CHAVANET, ouvre la cérémonie pour retracer les circonstances du décès d’Eugène DUDUC. Celui-ci fut tué au cours d’une mission par des soldats allemands alors qu’il transportait à bord de sa camionnette armes et ravitaillement pour le maquis. Après le Chant des Partisans, le dépôt de gerbe au pied de la plaque dédiée à Eugène DUDUC (par une fillette de la commune de LEGNY) et une minute de silence, la Marseillaise clôture cette première cérémonie.
Après cet hommage, Mr Michel CHAVANET invite les gens présents à se rendre au monument de LETRA.
Cette deuxième cérémonie a lieu le long de la route départementale 485. C’est en présence d’un public qui s’est bien étoffé que la parole est donnée à Mr Antoine LAFAY.
Ce dernier, après s’être réjouit de l’attribution de la légion d’honneur à Mr Louis ROSSI qu’il a connu dans les années 44 et dont il se souvient, rappelle que notre amicale a été endeuillée en cette année 2017, par le départ de Messieurs Jean-Louis MUZEL et Jean SAPALY, et il y a quelques jours de Mr André BARBIER (dit le Chat). En son hommage, il évoque un souvenir le concernant qui est resté à jamais gravé dans sa mémoire d’enfant.
Après le Chant des Partisans, le dépôt de gerbe au pied du monument, l’appel aux morts, la minute de silence, La Marseillaise, Mr Michel CHAVANET remercie les Porte-Drapeaux et tous nos Amis présents qui font l’effort de se déplacer pour assister à nos commémorations, ainsi que le Major PRIAT et le personnel de la gendarmerie qui sécurisent les lieux de ces cérémonies.
Les participants sont ensuite invités à se rendre sur la place de la Mairie à LETRA. La parole est donnée Mr André LUZY en présence de nombreux membres de sa famille. Il rendit hommage à son oncle Antonin PERREON tué fin août 1944 à Oullins lors des combats pour la libération de Lyon.
Après le Chant des Partisans et la minute de silence, La Marseillaise résonne pour la 3e fois dans la Vallée d’Azergues. Une gerbe est remise au petit-fils d’Antonin PERREON qui ira la déposer sur la tombe de son grand père.
La traversée de la commune par les porte-drapeaux nous conduit ensuite au cimetière de LETRA. Mr Michel CHAVANET en présence de Monsieur BIARD, Porte-drapeau Anglais retrace les circonstances qui ont conduit au décès de ces 3 aviateurs britanniques lors du crash de leur avion sur la commune de LETRA, dans les bois de Brou, au cours d’une mission de reconnaissance en cette fin août 1944. Deux reposent en terre française, la dépouille du 3e aviateur sera (après guerre) rapatriée par sa famille pour reposer dans sa terre natale.
Un dépôt de gerbe, suivi par une minute de silence, puis par l’Hymne Anglais clôture cette matinée de cérémonie.
Après avoir vivement remercié nos Porte-drapeaux nombreux à s’être déplacés pour ces commémorations, l’assemblée présente a été invitée à prendre « le verre de l’amitié ».
Discours de Mr André LUZY
Hommage à Antonin Perréon, à Létra, le 26 août 2017...
Monsieur le Président,
Messieurs les porte-drapeaux,
Mesdames et Messieurs,
La famille d’Antonin Perréon vous remercie pour votre présence, ce matin.
Évoquer la guerre s’accompagne souvent de larmes, parce que les vrais perdants ce sont les morts !
En s’engageant dans les Milices Patriotiques de la Vallée d’Azergues, rattachées au Bataillon nommé « 14 juillet », Antonin Perréon voulait tout simplement RÉSISTER et LIBÉRER son pays, la France, de l’occupant nazi, participer à la libération de la ville de Lyon en cette fin d’été 44.
La guerre n’est pas une aventure, mais comme l’écrivait Lacordaire « La guerre est l’acte par lequel un peuple résiste à l’injustice au prix de son sang ».
Résister, c’est conquérir et assurer la liberté. Aujourd’hui encore, partout dans le monde, des hommes, des femmes, et même des enfants sont en lutte pour ce bien précieux...
En cette fin août 44, l’armée hitlérienne battait en retraite sur le sol français, semant la mort sur son passage. Ce matin là, mardi 29 août, de violentes fusillades résonnaient dans les rues d’Oullins, et le groupe de partisans auquel appartenait Antonin Perréon tombait dans le piège. Il était abattu par les balles ennemies, tué sur le coup, tandis que son chef de groupe, Venturini, également touché, décédait quelques heures plus tard.
Les années passent... Le souvenir demeure, et sur cette place de Létra qui porte fièrement son nom, Antonin Perréon est toujours dans nos pensées, dans nos cœurs. Il n’aura pas eu le privilège de vieillir. Mort à 35 ans, laissant trois enfants et une épouse qui portait ce quatrième enfant qu’il ne connaîtra pas, des frères, des sœurs, parmi lesquels ma mère qui allait bientôt me donner la Vie. Je suis fier d’appartenir à cette famille.
Où que tu sois dans l’univers, Antonin, toi qui aimait la vie, ta famille, tes vignes, le théâtre, tu veilles sur nous tous, et tu nous réunis chaque année.
A l’instar des acteurs qui meurent en scène, tu as joué peut-être ton plus beau rôle, même s’il fut modeste, dans cette libération de la région, au cœur de la Résistance. Tu ignorais bien sûr qu’il devait être aussi dramatique. Merci Antonin, merci mon oncle.
Tu n’es plus là parmi nous, parce que tu as pris ta place dans nos cœurs.