Cérémonies 2018 des Ponts Tarrets à Légny et de Létra (69)
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Sous un ciel maussade, ce samedi 25 août 2018, nous nous sommes retrouvés aux Ponts Tarrets pour rendre un nouvel hommage à ces combattants, qui pour libérer la vallée, n’ont pas hésité à donner leur vie en ce mois d’août 1944.
Aux Ponts Tarrets
Au pied de la plaque qui lui est dédiée, en présence de Monsieur Antoine DUPERRAY Conseiller Départemental, de Monsieur Jean Claude DELESTRA 1er adjoint au Maire de LEGNY, de Madame COSTE Présidente du Mémorial de Thel, des Porte-drapeaux et des personnes qui se sont jointes à nous, la cérémonie d’hommage à Eugène DUDUC débute par le Chant des Partisans puis le dépôt de gerbe au pied de la stèle, suivi d’une minute de silence.
Monsieur Michel CHAVANET, Président de notre Amicale prend ensuite la parole, pour rappeler que chaque année en cette fin août, nous souhaitons nous retrouver dans la vallée d’Azergues pour saluer la mémoire de ces hommes qui sont tombés, à la veille de la libération de Lyon le 3 septembre 1944, et rendre un hommage particulier à Eugène DUDUC.
Cet homme résistant sédentaire qui rendait de très grands services à la Résistance, était mortellement blessé, ce 22 juin 1944, alors qu’il tentait de forcer un barrage allemand, au volant de sa camionnette contenant tracts, munitions et ravitaillement pour le maquis.
Après la Marseillaise qui clôture cette première cérémonie, les participants sont invités à se rendre au monument aux morts de LETRA.
Monument aux morts de LETRA
Plusieurs personnes nous ont rejoints devant le monument aux morts situé le long de la route départementale 485, et c’est sous un ciel pluvieux que la cérémonie débute par le Chant des Partisans, et le dépôt de gerbes.
L’appel aux Morts prononcé par Madame Christiane COSTE et un membre de la famille PERREON, est suivi d’une minute de silence en l’honneur des cinq jeunes patriotes, dont le plus jeune avait à peine 18 ans.
Michel CHAVANET prend ensuite la parole pour rappeler comment ces résistants de FLEURIE, ont trouvé la mort en ce lieu.
Alors qu’ils rejoignaient le gros des forces FFI engagées dans les combats pour la libération de LYON, à bord d’un camion chargé de ravitaillement, leur véhicule fut attaqué par des avions allemands de retour d’une mission de bombardements sur LAMURE SUR AZERGUES.
L’attaque fut rapide et très meurtrière, puisque ces cinq patriotes terminèrent ici, et si près de leur destination, leur combat. Ils n’auront pas connu la victoire, mais nous tous, ici présents, devons garder en mémoire le courage de ces hommes qui n’ont pas hésité à prendre les armes, pour notre liberté.
Après la Marseillaise qui clôture cette deuxième cérémonie, le public est invité à se rendre place de la mairie de LETRA devant la plaque d’Antonin PERREON.
Place de la Mairie à LETRA
La cérémonie débute par le Chant des Partisans, en présence de la famille PERREON, nombreuse à s’associer à l’hommage fait à leur parent. La gerbe de notre amicale est remise à Jules arrière petit fils d’Antonin afin qu’il la dépose sur la tombe de son arrière-grand-père. Une minute de silence sera suivie de l’allocution de Monsieur André LUZY, neveu d’Antonin PERREON.
Après avoir remercié les participants, qui témoignent en se joignant à ces cérémonies, de leurs valeurs et de leur attachement à tous ces hommes et ces femmes qui au mépris de leur vie, sont parvenus à rendre une âme à un pays meurtri par des années de guerre, il rappelle que c’est en 1943, que le premier maquis FTPF est crée dans la vallée d’Azergues, par une poignée d’hommes courageux qui livrent un combat totalement inégal contre une armée ennemie parfaitement entraînée.
Face à ceux qui renonçaient, qui abandonnaient, Antonin PERREON, qui refusait la défaite, prenait le maquis en s’engageant dans les milices patriotiques de la Vallée d’Azergues. En rejoignant les Résistants, et en livrant bataille, il voulait dire non à ceux qui osaient trahir et livrer la France à l’ennemi.
Si en ce mois d’août 1944, l’armée hitlérienne, battait en retraite, elle n’en était pas moins dangereuse, car rien n’est plus dangereux qu’une bête blessée, qui va livrer sont ultime bataille qu’elle sait déjà perdue. En ce matin du 29 août, le groupe de partisans auquel appartenait Antonin PERREON tomba dans le piège tendu par l’ennemi. Il tomba sous les balles nazies, lors des violents combats d’OULLINS, son chef de groupe VENTURINI également touché décédera quelques heures plus tard.
Au matin du 2 septembre 1944, le drapeau français flottait à nouveau sur la ville de LYON, qui était libérée le 3 septembre, par la 1re division blindée, la 1re division française libre, les forces françaises de l’intérieur (FFI), les francs tireurs partisans (FTP) dont faisait partie Antonin PERREON et l’infanterie américaine.
Le temps égrène les années, mais il n’a pas le pouvoir d’empêcher le souvenir de survivre dans nos mémoires. Bien qu’il n’ait connu son oncle, que par sa maman, qui était sa sœur, mais qui lui a tellement parlé de lui, Antonin PERREON a pris une place immense dans son cœur, il est fier de cet homme et du patriotisme qui a guidé ses pas.
Cette plaque apposée sur la mairie de LETRA et qui porte son nom, interrogera sans doute le passant qui tentera d’imaginer qui il était, ce qu’était sa vie, pourquoi cet homme de la terre, simple, passionné par le théâtre, marié et père de 3 enfants qui n’aura pas la chance de connaître le 4e, tellement avide de vivre qu’il en oubliera de vieillir et partira à 35 ans.
Après avoir rappelé la phrase prononcée par le Général De Gaulle, lors de son appel du 18 juin 1940, « quoiqu’il arrive la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas », il termine son discours en demandant aux générations futures, de continuer de porter les valeurs de la résistance et de faire en sorte que la journée nationale de la résistance soit toujours l’occasion de rendre hommage à tous ces combattant (es) de l’ombre, qui par leur sacrifice ont su garder à la FRANCE son honneur et sa dignité.
Michel CHAVANET, prend la parole à son tour, pour retracer le parcours de cet homme, marié, père de 3 jeunes enfants, dont l’épouse attendait de nouveau un heureux événement, qui n’hésita pas à quitter, famille, travail, pour prendre part à la libération de son pays.
Le groupe de LETRA, dont faisait partie Antonin PERREON, sous les ordres de Claude BRUN, fut l’un des premiers et des mieux structuré de la vallée d’Azergues.
Face à une armée allemande battant en retraite, mais qui n’en était pas moins, encore extrêmement puissante, et alors qu’il tenait une position grande rue d’OULLINS, il fut avec son ami VENTURINI mortellement blessé.
Il rappelle, que nous sommes heureux de nous retrouver, chaque année, avec la famille PERREON pour saluer la mémoire non seulement de ce héros, mais aussi celle de tous les résistants morts au champ d’honneur de la libération.
En leur honneur et pour la troisième fois en cette matinée, La Marseille résonne dans cette vallée d’Azergues. Les participants sont ensuite invités à se rendre au cimetière de LETRA, sur la tombe des aviateurs britanniques.
C’est à pied, que Porte-drapeaux et participants se rendent ensuite au cimetière de LETRA pour rendre hommage à ces trois aviateurs britanniques tombés en terre Française.
Au cimetière de LETRA
Après le dépôt des gerbes, suivi par une minute de silence, Michel CHAVANET prend la parole pour retracer l’histoire de ces hommes qui appartenaient à la Royal Air Force, et dont l’avion pris dans un orage très violent, dans la nuit du 21 au 22 juillet 1944, s’écrasa dans les bois de Brou près de LETRA.
Lors de leurs obsèques c’est en présence d’une centaine de personnes et d’une cinquantaine de partisans en armes, venus pour leur rendre les honneurs militaires, qu’ils furent inhumés dans le petit cimetière de LETRA dans l’après-midi du 23 juillet 1944.
Après la libération, la dépouille de l’un de ces aviateurs sera, à la demande de sa famille, rapatriée en Grande Bretagne pour être inhumé sur sa terre natale. Ses deux camarades reposeront à tout jamais en terre française, dans ce cimetière de LETRA, où, depuis chaque année nous déposons une gerbe en signe de fidélité à leur mémoire.
En hommage à ces hommes, l’hymne Britannique résonne dans cette vallée et clôture nos cérémonies.
Après avoir vivement remercié l’assemblée présente, ainsi que nos Porte-drapeaux, qui se déplacent régulièrement pour être à nos côtés lors de ces commémorations, Michel CHAVANET convie tous les participants présents, à prendre le verre de l’amitié.