Cérémonies 2019 des Ponts Tarrets à Légny et de Létra (69)

jeudi 23 janvier 2020
par  webmestre

VALLEE D’AZERGUES

Cérémonies du 07 septembre 2019

Aux Ponts Tarrets
C’est en présence du premier adjoint représentant Madame le Maire de Légny, des Porte-Drapeaux, et au pied de la plaque dédiée à Eugène DUDUC que nous nous retrouvons ce jour, pour rendre hommage à cet homme, qui le 22 juin 1944, perdait la vie en ces lieux.

Après le Chant des Partisans, le dépôt des gerbes, Michel CHAVANET, Président de notre Amicale prend la parole, pour rappeler que nous sommes de nouveau réunis comme chaque année depuis la libération de LYON, dans cette vallée d’Azergues qui connu des moments de gloire mais aussi des drames au cours de l’année 1944.

Drame dont fut malheureusement victime, Eugène DUDUC, commerçant forain des Olmes, qui en cette fin juin 1944, aux Ponts-Tarrets, se retrouva au volant de sa camionnette contenant tracs, ravitaillement et armes destinés aux maquisards de la vallée, face à un l’ennemi, qui ouvrit le feu sur son véhicule qui tentait de forcer le barrage à vive allure.

Eugène DUDUC, fut tué et son passager grièvement blessé. Nous avons toujours ignoré l’identité de ce passager et ce qu’il était advenu de lui après avoir été blessé.

En l’honneur de ces hommes dont le soutien et le courage ont permis à la résistance de se développer dans la vallée, nous observons une minute de silence.
Notre traditionnelle gerbe fut déposée par Alain Joannin 11ans fils de notre ami Pierre Joannin en tenue de maquisard.

Après La Marseillaise qui clôture cette première cérémonie, c’est en convoi escorté de quatre Jeeps Willys dans lesquelles ont pris place des hommes en treillis militaire, que nous regagnons la départementale 385, pour nous retrouver devant le monument aux morts de LETRA.

Monument aux morts de LETRA
Après le Chant des Partisans, et le dépôt des gerbes, sont annoncés les noms et prénoms des victimes.

MANIN Eugène Claudius 43 ans
DURY Joseph François 40 ans
GEOFFRAY René Pierre 36 ans
BAUDIN Victor 24 ans
LORIOT André Charles Honoré 18 ans
« Morts pour la France »


Après la minute de silence, observée en leur honneur, Michel CHAVANET, dans son allocution, nous rappelle qu’il y a 75 ans, ces cinq patriotes de FLEURIE qui avaient pris place dans un camion de ravitaillement pour rejoindre les forces FFI engagées dans les combats pour la libération de LYON, perdaient la vie en ces lieux. Ce 31 août 1944, leur camion qui portait l’étoile blanche de reconnaissance alliée, et faisait route pour rejoindre LYON et participer à sa libération, était mitraillé par un avion allemand revenant d’un bombardement en Haute Azergues.

Ces cinq patriotes, si près de la fin du combat dans lequel ils s’étaient engagés, ne connaîtront pas la victoire. Seule notre fidélité et notre participation à ces cérémonies annuelles, fera perdurer leur souvenir au-delà des années.

La Marseillaise, qui retentit dans cette vallée d’Azergues, clôture cette deuxième cérémonie. Elle sera suivie d’un hommage qui sera rendu à Antonin PERREON, place de la mairie, où les participants sont invités à se rendre.

Place de la Mairie à LETRA
Cette commémoration ne peut que nous faire imaginer ce que les villageois vivaient dans ces moments difficiles alors que notre convoi accompagné de 4 jeeps Willys d’époque, toutes sirènes hurlantes, arrive au cœur du village de LETRA.

C’est en présence de sa famille, toujours nombreuse (malgré les années qui passent), à se joindre à nous pour rendre hommage à Antonin PERREON, que la cérémonie débute.

Après le Chant des Partisans, une gerbe est remise à Mme Thérèse Garcia fille d’Antonin qui sera chargée de la déposer sur la tombe de son père.

Après la minute de silence, André LUZY neveu d’Antonin PERREON prend la parole pour saluer Jean-Claude (fils d’Antonin) qui après un parcours douloureux auquel il a fait face avec courage, les a quittés en ce début d’année. En son nom et en celui de sa famille, il remercie l’Amicale des Maquis de l’Azergues et son président Michel CHAVANET, de faire perdurer l’hommage rendu à son oncle.

Il rappelle combien il est important que ces rendez vous de l’histoire continuent d’exister, afin que les leçons du passé restent intactes pour préserver l’avenir, elles permettront, peut être, d’éviter les mêmes erreurs fatales. Il forme des vœux afin que le Musée de la Libération qui a (pour son 75e anniversaire) ouvert ses portes place Denfert-Rochereau à PARIS, accueille un large public, notamment la jeunesse.

Antonin PERREON avait choisi cette fin d’été 44 pour rejoindre les milices patriotiques de cette vallée d’Azergues, rattachées au bataillon nommé « 14 juillet », et qui avaient pour mission de libérer LYON, ainsi que quelques villes aux alentours. Fidèles à l’appel du Général de Gaulle, les partisans et résistants des maquis, œuvraient, avec courage, dans l’ombre le plus souvent, pour vaincre et repousser l’occupant.

Si PARIS goûtait, depuis peu, aux joies de la liberté, il n’en était pas de même sur tout le territoire, où l’ennemi nazi continuait de parsemer de morts, la route de sa retraite guerrière.

Son unique détermination étant de résister, Antonin PERREON, avait mis en marge ses passions (dont la culture de la vigne), pour se mettre au service de son pays LA FRANCE, afin qu’elle retrouve sa liberté.

En quittant son épouse, ses 3 enfants Juliette, Jean-Claude, Thérèse et toute sa famille, il pensait déjà à son retour proche, au moment des vendanges, moment où il pensait retrouver les siens, ses amis et s’adonner de nouveau à sa passion du théâtre. Il n’imaginait pas que le destin en avait décidé autrement et que la lutte dans laquelle il s’était engagé se terminerait dans cette commune d’Oullins, au petit matin du 29 août 1944, quand il tomberait, avec son chef de groupe VENTURINI, dans une embuscade dont tous deux ne se relèveraient pas.

Alors qu’en ce début septembre, LYON fêtait, dans la liesse, sa libération, commençait pour la famille PERREON, le temps de la tristesse et du chagrin d’avoir perdu, un époux, un frère, un père qui n’aurait jamais la joie de voir grandir ses enfants, ni de connaître ce bébé qui naîtrait au printemps suivant, un homme fauché à 35 ans et qui serait l’une des victimes de cette seconde guerre mondiale qui ferait 60 millions de victimes dans le monde…

Après cet hommage, c’est au tour de Michel CHAVANET, de prendre la parole, pour dire combien notre amicale est heureuse de retrouver, chaque année, la famille PERREON, toujours nombreuse à se joindre à nous pour saluer la mémoire de leur ancêtre, et pour parler de cet homme courageux, qui n’hésita pas un seul instant, à quitter son village, laisser sa famille dont 3 jeunes enfants, pour participer à la libération de LYON.

Antonin PERREON, faisait partie, sous les ordres de Claude BRUN, du groupe de LETRA, l’un des premiers et sans doute l’un des mieux structuré maquis de la vallée d’Azergues. Alors qu’il tenait une position, grande rue à OULLINS, son groupe fut pris à partie par une armée allemande, toujours puissante, qui battait en retraite. Au cours de cet affrontement, Antonin PERREON et son ami VENTURINI, furent mortellement touchés.

En la mémoire d’Antonin PERREON, et de tous ses amis morts au champ d’honneur de la libération, nous observons une minute de silence.

Pour la troisième fois de cette matinée, et avant que nous nous rendions au cimetière de la commune pour rendre hommage aux aviateurs britanniques, la Marseillaise résonne de nouveau sur cette vallée d’Azergues.

Porte-drapeaux, participants, prennent ensuite le chemin qui conduit au cimetière de LETRA pour rendre hommage à ces trois aviateurs britanniques, qui au cours d’une mission, ont perdu la vie sur le sol français.

Au cimetière de LETRA
A l’entrée du cimetière, une table dressée sur laquelle sont déposées une multitude de pièces métalliques, de toutes tailles, de toutes formes, appartenant à l’avion britannique qui s’est écrasé en forêt de Brou sur la commune de TERNAND, nous fait encore prendre plus conscience de la violence de ce crash qui a eu lieu cette nuit du 21 au 22 juillet 1944. Ces fragments de pièces ont été récupérés par notre ami Pierre Joannin, au fur et à mesure des visites qu’il a régulièrement rendues sur le lieu où ces aviateurs britanniques ont perdu la vie. Elles sont soigneusement conservées en leur honneur.

Alors que le dépôt des gerbes vient d’avoir lieu et durant la minute de silence qui suit, nous serons interpellés, par le vrombissement d’un petit avion, qui passe dans le ciel de LETRA, survolant le cimetière, comme s’il était là pour rendre, lui aussi, hommage à ces aviateurs britanniques.

Après ce petit signe troublant, Michel CHAVANET, prend la parole pour nous remémorer les conditions dans lesquelles ces aviateurs ont perdu la vie.

L’avion de reconnaissance de type Mosquito de la Royal Air Force survolait la région en direction de Lyon afin de définir les lieux des futurs bombardements de l’aviation alliée, et dans lequel ils avaient pris place, fut pris dans un orage d’une extrême violence et s’écrasa dans les bois de Brou.

C’est en présence de partisans en armes, de plusieurs centaines de personnes venues de toute la vallée que leurs obsèques auront lieu, le 23 juillet 1944, ils seront ensuite inhumés au cimetière de LETRA, où deux d’entre eux reposeront éternellement. Depuis, chaque année, en signe de fidélité à leur mémoire, nous venons nous recueillir et fleurir leur tombe. La dépouille de l’un des membres de cet équipage, sera, à la libération, suite à une demande de sa famille, rapatriée pour être inhumé en Grande Bretagne.

L’hymne Anglais, en hommage à ces hommes qui sont tombés en terre française, clôture cette dernière cérémonie.

Michel CHAVANET, après avoir remercié, nos porte-drapeaux, l’assemblée présente à nos côtés, il les convie à partager le verre de l’amitié.

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Après le moment très convivial qui a suivi ces cérémonies, un petit groupe d’entre nous a décidé de se rendre à l’endroit où l’avion britannique s’était écrasé, cette terrible nuit d’orage du 21 au 22 juillet 1944….

Après quelques kilomètres sur la départementale 385 à l’orée de la forêt départementale de Brou, nous avons dû abandonner nos véhicules, non conçus pour rouler dans ces chemins escarpés et dangereux, pour prendre place dans les jeeps Willys afin d’accéder au plus près du lieu du crash.

Les plus courageux d’entre nous, ont ensuite bravé, ronces, rochers, dénivelés pour se rendre sur le lieu exact (inaccessible en voiture) où les débris de l’avion avaient été retrouvés pour se recueillir et déposer une gerbe en l’honneur des trois aviateurs qui ont perdu la vie à cet endroit.

Sur la vingtaine de minute qu’a duré le chemin du retour, sur cette route, chaotique, difficile, semée d’embûches, nous n’avons pu qu’avoir une pensée attendrie et surtout admirative pour les hommes qui dès le lendemain matin même, avaient engagé des recherches pour retrouver les occupants de l’appareil, remonter les corps sur le chemin forestier, les charger sur des brancards de fortune, les descendre à dos de mulets, jusqu’à la croix de Brou, où ils ont été pris en charge par des véhicules et emmenés à la morgue de LETRA.
Bravant la peur d’être surpris par les allemands, car il ne faut pas oublier que l’on était en pleine période de guerre, on ne peut qu’être admiratifs pour la détermination et le courage qu’il a fallu à ces hommes pour donner une sépulture décente à ces malheureux aviateurs.

Nous ne pouvons terminer le récit de cette journée de commémoration, sans adresser un grand merci à nos passionnés de jeep qui nous ont accompagnés tout au long de cette journée et qui nous ont fait si gentiment partager ces moments d’émotions.


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