Cérémonie de Décines 2012

lundi 10 décembre 2012
par  webmestre

Pour voir les photos dans l’album vous pouvez cliquer ici sur PHOTOS.

Décines, ce 3/11/2012 l’Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance (ANACR) a rendu hommage aux frères Bertrand :
Emile : arrêté le 6/10/1943 emprisonné, torturé puis guillotiné le 03/11/1943 ;
Jean Louis : ancien des Brigades Internationales en Espagne puis résistant dans les Maquis de l’Azergues au camp Desthieux tué le 19/03/1944 au lieu dit « Le Magat » à Montchal (42) au cours d’une attaque menée contre ce camp par 300 GMR et gendarmes sur ordre du Préfet Bouthémy.

De nombreuses personnes entouraient chaleureusement les membres de la famille Bertrand présents à cette cérémonie, notons entre autres :

  • M Jérôme STURLA Conseiller Général, Maire de Décines
  • M Michel FORISSIER Conseiller Général, Maire de Meyzieu
  • M Roger GAGET Président de l’ANACR du Rhône
  • et les représentants de l’Amicale des Anciens des Maquis de l’Azergues, de plusieurs Comités Locaux de l’ANACR et ses Ami(e)s et d’autres Associations ainsi que de nombreux porte-drapeaux.

Après « le chant des Partisans » et les dépôts de gerbes,
M Jean CURIAL (fils de déporté) a pris la parole je cite :

" Mesdames, Messieurs
Tout d’abord, nous remercions Monsieur le maire de Décines de nous permettre d’entendre le chant des partisans, ce qui n’est pas le cas de certaine commune.
Comme chaque année en ce jour du 3 novembre, nous sommes rassemblés devant la tombe de la famille Bertrand. Cette famille s’était engagée pleinement dans le chemin de la Résistance pendant la dernière guerre mondiale ; elle est le symbole de la résistance décinoise.
En ce 3 novembre, nous aurons une pensée particulière pour Emile Bertrand, Olga Blanc sa fiancée, Pierrot Blanc et Auguste Gagneux qui avaient tous les quatre, en janvier 1943, créé un groupe de résistants F.T.P.F. (francs tireurs partisans français).
Il est rapidement rejoint par de jeunes travailleurs de Vaulx en Velin, de Décines et de l’Est de Villeurbanne ; ils choisissent Emile pour chef.
Ce groupe de résistants, sous l’appellation « Guy Moquet » agit sur le secteur de Vaulx en Velin, de Décines ; il est ensuite rattaché à la 2e compagnie de ville des F.T.P., 2e sous-section
De mars à septembre 1943, le groupe d’Emile œuvre sur ordre :

  • il détruit des réserves de carburant et d’alcool (aux usines Gignoux),
  • il opère des sabotages contre des usines travaillant pour l’Allemagne nazie (comme la TASE),
  • il détruit des lignes téléphoniques souterraines,
  • il sabote des lignes à haute tension,
  • il venge des patriotes dénoncés par des traitres,
  • il récupère des tickets d’alimentation dans les mairies.

Ces nombreuses et périlleuses actions contre les nazis et les miliciens de Pétain avaient été organisées pour nuire le plus possible à la machine de guerre nazie.
Ce groupe a mené des actions communes avec la M.O.I. (main d’œuvre immigré) ; il comptait environ 40 combattants au printemps 1943.
Emile Bertrand fut arrêté le 6 octobre 1943 au Moulin à Vent, dans le bureau de poste tenu par sa sœur Virginie, où il était venu chercher des renseignements en compagnie de son ami Pierre Blanc.
Emile fut torturé par des collaborateurs de la gestapo , à la prison Saint-Paul de Lyon ; il fut condamné à mort le 25 octobre 1943 par un juge français, puis ensuite guillotiné le 3 novembre 1943 à la prison Saint-Paul.
Quelques heures avant de mourir, il avait pu écrire une lettre à sa mère et à sa fiancée. Il laissa ces deux pauvres femmes dans un chagrin profond.
Son frère, Jean Louis Bertrand avait combattu dans les rangs de l’Armée Républicaine Espagnole. Il participe à la résistance dans la vallée de l’Azergues.
Le 19 mars 1944 au lieu dit « le Magat », Jean Louis trouva la mort sur le champ de bataille contre la milice pétainiste, qui ce jour avait subi de lourdes pertes contre le maquis de l’Azergues.
Sa femme Odette se retrouva seule, dans une grande tristesse, avec ses deux petites filles, Danièle et Mireille.

Ces deux héros de la Résistance reposent à côté de leur sœur Virginie, qui tenait le bureau de poste où Emile fut arrêté. Elle fut elle-même condamné aux travaux forcés en raison de ses actions dans la Résistance.
Leur frère Xavier a aussi participé à la Résistance dans les maquis de l’Ain ; il est décédé quelques années après la libération de la France.
Les membres de cette famille, nous montrent ainsi, comment dans une période trouble, des jeunes gens épris de justice, de patriotisme et de liberté, avaient su s’investir, au mépris des lois pétainistes et de l’occupant nazi.
D’autres, jeunes et moins jeunes, qui vivaient à cette époque de misère, ont réagi contre les oppresseurs. Ils s’étaient constitués en groupes de résistants dans nos villes et dans nos campagnes, pour défendre notre devise nationale et lutter pour notre Dignité et notre Liberté.
Ils ont utilisé au mieux le peu de moyens dont ils disposaient pour combattre le nazisme et la collaboration.
Ils étaient conscients des chagrins et des peines qu’ils pourraient causer à leur compagne, à leur mère et à leurs enfants ; mais ils avaient décidé d’unir leur force pour se battre contre la barbarie génocidaire et liberticide, et ceci jusqu’au dernier moment de leur vie.
C’est pourquoi, notre association ne peut pas oublier toutes ces personnes volontaires qui se sont investies pour défendre les valeurs de la Résistance et ainsi nous ont donné l’exemple à suivre pour élaborer un monde démocratique qui œuvre pour la Paix.
Mesdames, messieurs, je vous remercie de votre attention".

Mme Bénédicte CHOLLET a lu un poème d’Otilia IGLESIAS « La Gloire ».

Beaucoup d’émotions et de recueillement durant cette cérémonie qui s’est clôturée par l’hymne « La Marseillaise ».

Le Comité ANACR de Décines-Meyzieu a ensuite invité toutes les personnes présentes à se retrouver autour du verre de l’amitié et du café servis dans leur local.


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