Cérémonies de Montchal - 18 mars 2018

vendredi 13 avril 2018
par  webmestre

COMMÉMORATION DES COMBATS DE MONTCHAL

Dimanche 18 mars 2018

C’est encore nombreux, ce dimanche 18 mars 2018, malgré le brouillard, le froid, la bise que nous nous sommes rassemblés à Montchal pour commémorer les tragiques combats du 19 mars 1944 : Élus, Associations d’anciens combattants, Porte-drapeaux, familles, élèves de l’école de Montchal, accompagnés de leurs parents et de leur professeur Mr Forissier, musiciens de la clique de Saint-Forgeux, chanteu(ses)rs de la chorale INTER’VAL de Tarare, habitant(e)s de la commune et des communes environnantes.

Au Mémorial du Crêt

Mme Simone Oleszcsak, responsable de l’ordonnancement ouvre la cérémonie. Madame Dominique Maugé 1re adjointe au Maire, après avoir excusé l’absence de Monsieur Denis, Maire de Montchal, retenu par d’autres obligations, prend la parole, pour rappeler combien les Montchaliens et Montchaliennes, malgré les années qui passent, restent attachés à ces cérémonies, dédiées à la mémoire des combattants du camp Desthieux, morts lors des combats du 19 mars 1944.

Allocution de Madame MAUGE 1re adjointe au maire de MONTCHAL

Monsieur Le Sénateur, Madame la Conseillère Départementale, Mesdames, Messieurs

Permettez-moi tout d’abord, d’excuser le maire de MONTCHAL, Christian DENIS, retenu par d’autres obligations. Les commémorations auxquelles vous allez assister, sont consacrées à la mémoire des maquisards du Camp Desthieux, tombés sur nos terres, lors des combats du Magat le 19 mars 1944.

Les montchalliens sont toujours très attachés à ces cérémonies, grâce à l’action de votre Amicale Monsieur CHAVANET. Les générations passent, mais les souvenirs demeurent, c’est important de perpétuer ce devoir de mémoire afin que ne soit jamais oubliés ceux qui ont fait le sacrifice de leurs vies pour le pays.

Mr Claude Matéo, procède à la montée du drapeau pendant que la Clique de Saint-Forgeux, ouvre le ban.

La chorale Inter’val de Tarare entonne sous la direction de Mr Laurent Jeanpierre « le Chant des Partisans ».

Pendant que la musique de la clique retentit de nouveau, Lola et Clara Chavanet déposent, avec les enfants de l’école, les gerbes au pied du monument aux morts, puis Mrs Maurice Pierre et Claude Matéo, rappellent les noms et prénoms des neufs combattants qui ont perdu la vie, certains morts en combattant, sur les terres de Montchal, d’autres arrêtés et exécutés peu après.

Avec des conditions atmosphériques similaires, froid et bise glaciale, la minute de silence qui suit nous permet de mieux comprendre ce que ces hommes, peu équipés, ont enduré en cet hiver 1944, et notamment lors de cette triste journée.

Tandis que la sonnerie aux morts retentit et que les drapeaux sont mis aux pieds, Alyssa Bastion Mathis Jourdan, nous récitent le poème de René-Guy Cadou « Les Fusillés de Chateaubriand », poème qui nous fait penser plus particulièrement à José Matéo, Michel Guillermin, Guy Mulard, Henri Volay arrêtés en ce dimanche 19 mars 1944 et fusillés peu après, au fort de la Duchère. Naomi Thomas, à son tour nous récite le poème d’Andrée Chedid « L’Espérance ».

La chorale INTER’VAL interprète ensuite la chanson de Jean Ferrat « Ma France ».

Simone Oleszcsak, après avoir excusés, Mr Christian Denis, Maire de Montchal, Mr Laurent Wauquiez, Président du Conseil Général, Mme Marianne Darfeuille, Conseillère départementale, Mr Jean-Pierre Taite, Conseiller régional, Mr Jean-Michel Merle, Président du Forez-Est, annonce les différentes allocutions.
La première allocution est celle de Monsieur Julien Borowczyk, Député de la Loire.

Monsieur Julien BOROWCZYK, Député de la Loire

Le 19 mars 1944, il y a 74 ans, se déroulait les terribles combats de MONTCHAL. 5 combattants tombèrent sous les balles ennemies, 4 grièvement blessés sont faits prisonniers et fusillés par la suite à LYON. 1 grièvement blessé survivra à cette tuerie. Ces 9 combattants étaient affilié au maquis de la vallée de l’AZERGUES.

Le devoir de mémoire n’est pas que l’invocation du souvenir. C’est aussi mesurer tous les enjeux des évènements d’hier qui affectent encore aujourd’hui nos comportements. La transmission est donc ce qui doit guider cet instant de la commémoration. C’est cet espace de temps que l’on doit réinvestir lors de cette cérémonie.

Or la mémoire est fragile, elle est aussi sélective et manipulable. Nous devons appréhender dans toutes les dimensions ce qui nous a été transmis. C’est ainsi qu’à notre tour nous pourrons transmettre un message clair et audible.

Les acteurs de ce conflit ont disparu à jamais mais leur action demeure, elle fait partie de notre héritage.

La seconde allocution est celle de Monsieur Roger Gay, Président de l’ANACR du Rhône.

Discours de Roger GAY – Président de l’ANACR du Rhône

M..M...

Nous voici une nouvelle fois rassemblés devant ce monument du mémorial du Crêt qui nous rappelle le sacrifice de jeunes combattants qui sont pour certains tombés ici un 19 mars 1944, pour d’autres exécutés par la suite dans les fossés du fort de la Duchère à Lyon.
Ici ou là-bas ce sont des armes tenues par des GMR ou gardes mobiles français qui les abattirent.
Ils sont tombés parce qu’ils n’acceptaient pas que le pays où ils vivaient soit asservi par les armées hitlériennes avec leurs complices de l’état Français de Pétain et Laval.

Ainsi à chaque anniversaire de ces événements, et cela dès les lendemains de la Libération, génération après génération nous nous retrouvons devant ce monument.

Et nous ne pouvons qu’espérer que les générations montantes soient aussi continuatrices de ce rendez-vous qui constitue un acte de fidélité à l’égard de ceux qui s’engagèrent, il y a près de 75 ans, dans la lutte contre le fascisme, pour libérer la France de l’occupation nazie et du régime collaborationniste de Vichy.

Ces jeunes gens étaient dans la force de l’âge, contrairement aux tenants de la collaboration. Ils avaient fait le choix du refus de l’oppression et s’étaient engagés dans un combat se voulant porteur de l’espoir d’un avenir qu’ils voulaient meilleur.

Aujourd’hui certains voudraient que l’on oublie cela !

En effet dans la période actuelle les manipulations de l’histoire sont monnaie courante avec son utilisation à des fins politiciennes pour servir des objectifs n’ayant rien à voir avec les valeurs portées et défendues par les Résistants, les Déportés, les victimes du nazisme et du fascisme.

Rejetons aussi cette démarche qui voudrait que l’on plaque une situation historique de l’avant ou de l’après guerre sur une réalité contemporaine.

Non la référence à l’Histoire, dans bien des cas triturée, dévoyée ne doit pas servir d’alibi pour argumenter des positions sur des sujets actuels ici en France, en Europe ou de par le monde.

Soyons celles et ceux qui sans relâche alertent, combattent toutes les nouvelles formes que peut prendre un fascisme rampant mais néanmoins bien présent.

A ce sujet permettez moi de citer ce que disait en ces lieux même, lors de la cérémonie de mars 2014, notre ami Guy Fischer, Vice président du Sénat et fidèle à ce rendez-vous annuel et qui nous a hélas quitté...
Voici ce qu’il disait :
« je vous adjure de croire que la lutte s’écrit encore au présent contre toutes les résurgences du fascisme, du nationalisme, car les héritiers de ceux qui voulurent mettre la France, l’Europe, le Monde à feu et à sang constituent malheureusement encore une menace contemporaine bien réelle. »
Dans ces combats pour l’avenir nous devons plus que jamais nous appuyer sur la jeunesse, cette force d’avenir dont les formes d’expression d’aujourd’hui peuvent parfois nous apparaître comme déroutantes, mais qui portent en filigrane la solidarité, le refus des injustices, le rejet du racisme et de toute forme d’exclusion.

J’en veux comme témoignage le nombre important, voire grandissant, d’élèves des écoles, collèges et lycées qui participent chaque année au Concours National de la Résistance et de la Déportation.

Le thème de ce concours, choisi pour 2018 est « S’engager pour libérer la France ». Les Résistants que nous honorons aujourd’hui avaient fait ce choix de l’engagement.
Et à ce titre ils seront bien présents avec tous leurs camarades de combat dans les esprits des jeunes lauréats du concours.
Depuis l’année dernière sous l’impulsion de l’ANACR du Rhône la Journée Nationale de la Résistance est à Lyon un événement associant les jeunes collégiens et lycéens qui après leur participation aux cérémonies officielles en présence du préfet et des autorités civiles et militaires, se rassemblent dans les salons de la préfecture pour la remise solennelle des prix du concours de la Résistance et de la Déportation.

Et en cette année du 75e anniversaire de la création du Conseil National de la Résistance sous l’impulsion de Jean Moulin, il est important de rappeler, mais aussi de proclamer que cette création unissant toutes les forces de la Résistance a conduit à la victoire dont la première étape fut la libération du sol national, à commencer par cette vallée de l’Azergues et ses environs.
Les maquisards d’ici ont ensuite participé à la Libération de Lyon le 3 septembre 1944 avec le Bataillon 14 juillet, conjointement avec les maquis de l’Isère de l’Ardèche et de l’Ain aux cotés des forces de la première division française libre et des contingents Alliés. Beaucoup rejoindrons ensuite le premier régiment FFI du Rhône qui au sein de l’armée de Lattre, poursuivra les combats jusqu’à la capitulation de l’Allemagne hitlérienne et la victoire du 8 mai 1945.

Rappelons nous aussi que les premiers coups de mains contre les soldats de l’armée allemande d’occupation, qui a envahi à partir du 11 novembre 1942 la zone sud, furent effectués par des combattants des maquis de l’Azergues. Dès le 28 novembre une première opération en plein centre de Lyon à laquelle participait entre autres Marcel Chadebech échoua. Mais elle marqua fortement les esprits.
Puis le 12 janvier 1943, Paul Gachet et André Desthieux abattirent dans le quartier Lyonnais de la Guillotière le 1er soldat allemand.
C’était pour la Zone Sud ce qu’avait fait à Paris Fabien contre un officier de la Kriegsmarine au métro Barbès.
Ce genre d’action était un signal et montrait qu’il était possible de combattre et contribuait à contrer les théories attentistes existant dans certains milieux de la Résistance.
Hélas Gachet et Desthieux seront arrêtés et exécutés, rejoignant le long martyrologe des combattants de la Liberté.

Je tenais à rappeler ces actions symboliques de l’engagement tout comme le furent celles des héroïques combattants dont la mémoire nous rassemble ici ce matin.

Car pour nous chaque terre des combats devient à jamais une terre sacrée et la terre de ces lieux porte la trace indélébile de ces combattants que l’on disait de l’ombre, mais dont les sacrifices voulaient éclairer un nouveau monde meilleur.

Alors comme nous le rappelle ce chant des partisans qui marque avec émotion nos cérémonies : « Sifflez, compagnons, dans la nuit la liberté nous écoute... »

Michel Chavanet, Président de l’Amicale des maquis de l’Azergues, après avoir remercié élus, présidents et représentants d’associations d’anciens combattants, porte-drapeaux, ainsi que l’ensemble des personnes présentes, prend la parole à son tour, pour retracer l’histoire de ce maquis créé, il y a 75 ans, par Roger Chavanet.

Allocution de Monsieur Michel CHAVANET, Président Amicale des Maquis de l’Azergues

Madame Dominique MAUGÉ représentant MR Christian DENIS Maire de MONTCHAL
Monsieur Jean-Claude TISSOT Sénateur de la LOIRE
Monsieur Julien BOROWSZYK Député de la LOIRE
Monsieur Roger GAY Président de l’ANACR du RHÔNE
Mesdames et Messieurs les Maires et Élus
Messieurs les Présidents et représentants d’associations d’Anciens Combattants
Mesdames Messieurs les Porte-drapeaux
Mesdames Messieurs.

Il y a 75 ans à Chamelet, Roger CHAVANET assisté d’hommes courageux et volontaires soutenus par de nombreux habitants de la vallée d’Azergues créait le maquis du Camp Desthieux.

Pourchassés par l’armée allemande suite aux nombreux sabotages et opérations commandos contre l’occupant, les hommes du maquis du Camp Desthieux s’étaient repliés provisoirement dans deux fermes abandonnées au lieu dit le Magat.

A l’aube du 19 mars 1944, le froid et la neige persistaient dans les collines de Montchal lorsque les hommes du maquis furent attaqués suite à une dénonciation, par des unités armées du gouvernement de Vichy.

Le combat fut inégal mais le courage des résistants et leur détermination surprirent les assaillants qui durent se replier et faire appel à de nombreux renforts.

Ces combats durèrent toute la matinée et à la faveur d’un court répit les partisans purent décrocher en laissant derrière eux 5 combattants tués, 1 gravement blessé, 4 autres faits prisonniers puis fusillés après un jugement sommaire au fort de la Duchère à LYON.

Que ces héros qui ont donné leur vie et leur jeunesse à la France soient honorés par les générations présentes et à venir.

Ces derniers mois notre Amicale a eu à déplorer le décès des 3 derniers combattants ayant participé aux combats du Magat,
- Mr André BARBIER dit le chat
- Mr Hubert REVERCHON dit Bobby
- Mr Louis ROSSI alias VERNET récemment promu au grade de Chevalier dans l’ordre de la Légion d’Honneur pour son engagement à la défense de la France.

Tous les 3 s’étaient illustrés lors de ces combats par leur courage face à la détermination de l’ennemi à vouloir anéantir le maquis en éliminant tous ses hommes.

Il nous faut mesurer, aujourd’hui, la valeur de l’engagement de tous ces Résistants, hommes et femmes alors que bien des français tombaient dans le marasme de l’occupation pendant que d’autre se corrompaient dans la collaboration.

Si la continuité dans le souvenir a pu être respectée, nous le devons grâce à l’appui de vous tous et toutes, aux élu(e)s de la municipalité, à la population de Montchal et à tous les orateurs et oratrices qui par la justesse de leurs interventions nous apportent leur soutien lors de nos cérémonies.

Si la mémoire de ce maquis a été gardée c’est aussi je voudrais le souligner par l’excellent travail de Mme Odile CHADEBECH et ses enfants qui se consacrent à faire vivre le site internet de notre Amicale, ce site près de 80 000 personnes l’ont déjà consulté depuis sa création, ce qui nous démontre l’utilité de faire perdurer la mémoire de nos héros à travers les nouveaux médias pour toucher les jeunes et conserver intacte l’Histoire de notre région.

Nous félicitons les enfants des écoles de Montchal, leurs parents et leur Directeur Mr FORISSIER pour les beaux poèmes qu’ils nous proposent chaque année.

Nos compliments vont également à tous les membres de la chorale Inter’val de Tarare dirigée par Mr Laurent JEANPIERRE pour les chants patriotiques qu’ils nous ont brillamment interprétés.

Nous saluons la clique de Saint Forgeux, tous nos ami(e)s porte-drapeaux, ainsi que les familles de Résistants qui n’hésitent pas à se déplacer parfois de très loin pour venir honorer de leur présence nos cérémonies.

Mesdames, Messieurs,

Je vous remercie de votre attention.

« La Marseillaise » interprétée par la chorale Inter’val et reprise par l’assemblée, clôture ce premier hommage rendu aux combattants de Montchal.
Après que les personnalités aient salué les porte-drapeaux, Simone Oleszcsak, invite les participants à se rendre au Magat.

Cérémonie au Magat

Autour de la stèle érigée sur les lieux même des combats, la clique de Saint-Forgeux ouvre le ban, puis lui succède « Le Chant des Partisans ». Alors que la clique joue, dans un pré deux magnifiques chevaux percherons nous observent depuis notre arrivée, puis dévalent la petite colline qui surplombe la stèle du Magat. Quelques secondes après, ils disparaissent au petit trot, après avoir émis, face à la stèle, de longs hennissements, comme s’ils voulaient rendre, eux aussi un hommage, à nos combattants.

La gerbe est déposée au pied de la stèle par Mr Joannin et un ami, revêtus de vêtements d’époque pouvant faire penser à des maquisards.

Après la minute de silence et la sonnerie aux morts, Claude Matéo qui ordonnance la cérémonie annonce les intervenants.

Monsieur Jean-Claude Tissot, Sénateur de la Loire.

Allocution de Monsieur Jean-Claude TISSOT, sénateur de la Loire

Mesdames et Messieurs les élus, Mesdames et Messieurs les porte-drapeaux, Mesdames, Messieurs

Participer à une commémoration, est pour moi qui suis sénateur, élu de la république et de la nation, un grand honneur mais aussi un devoir.

On l’a entendu tout à l’heure, commémorer n’est pas un vain mot. Aujourd’hui, quelques uns en France, en Europe, à travers le monde, voudrait nous faire croire que ce qui c’est passé il y a 70 ans 75 ans est une anecdote, on sait que non.

Mais à notre tour de témoigner des combats qui ont eu lieu en 1944, mais aussi en 1914-1918, et cette année qui est le centenaire qu’on va commémorer au mois de novembre, ce sera pour nous, pour vous aussi, l’occasion de témoigner des engagements de nos anciens.

Quoi de plus noble et de plus respectueux que de donner sa vie pour la Liberté, et modestement à notre tour, que de témoigner là où on est, quel que soit son grade, quelles que soient ses responsabilités, témoigner de l’engagement à notre tour de comprendre pour sauvegarder cette paix si fragile, parce que participer à une commémoration ce n’est pas encourager la guerre au contraire, vraiment c’est préparer la paix, la sauvegarder et être aux côtés des enfants qui étaient là tout à l’heure. Les conseils municipaux des enfants sont de plus en plus nombreux dans notre département et ils vont faire un travail important pour cet anniversaire de 1914-1918.

Je prends ma part modeste, mais en tout cas, vous me saurez à vos côtés, pour justement commémorer et continuer à perpétuer cette mémoire, cet engagement qu’ont eu ces jeunes gens en 1944 avec toujours à l’esprit cette phrase « vivre libre ».

Monsieur Jean-Pierre Réat, prend ensuite la parole.

Monsieur Jean-Pierre REAT

Mesdames et Messieurs,

C’est avec une vive émotion et une très grande tristesse que nous rendons hommage aux combattants du camp Desthieux.

Après André BARBIER alias Maury dit « Le Chat » en août 2017

Après Hubert REVERCHON alias Bobby en décembre

Le dernier survivant du camp Desthieux et des combattants du Magat, Louis Rossi, nous a quitté le 14 février dernier.

Au nom de l’assistance réunie en ces lieux de mémoire nous présentons à leurs familles nos plus sincères condoléances et nous les assurons de toute notre amitié.

Il y a 75 ans, cette année, Roger CHAVANET alias GUERIN créait à Chamelet et commandait le camp FTPF « DESTHIEUX » avec comme objectif, empêcher le ravitaillement de l’armée nazie en sabotant les voies ferrées et en contrôlant les axes de communication.

Pour ne pas être repérés, dans le froid, la neige, la pluie, tenaillés par la faim, traqués et pourchassés par les allemands et la police de Vichy, les maquisards du camp DESTHIEUX se déplacent très souvent.

En mars 1944, alors qu’ils viennent de s’installer à MONTCHAL, au lieu dit « le Magat » ils sont repérés par les gendarmes de Panissières et dénoncés aux autorités de Vichy. Au petit matin du 19 mars 1944, sous les ordres du sinistre préfet Boutemy plusieurs centaines de GMR lourdement armés attaquent la trentaine de résistants répartis dans le hameau du Magat et aux alentours. C’est un effroyable combat, neuf patriotes seront tués en combattant ou fusillés peu après, un dixième, grièvement blessé sera amputé d’une jambe. La mémoire de cette terrible journée reste à tout jamais dans cette terre imprégnée de leur sang.

Louis ROSSI, le dernier survivant de cette tragédie, est né en Italie en 1924. En 1926, fuyant le régime fasciste de Mussolini, sa famille émigre vers la FRANCE et s’installe dans l’Isère, puis dans le Rhône à Vaulx en Velin.

Début 1943, réfractaire au S.T.O, il quitte la région lyonnaise, pour rejoindre les maquis. À l’automne 1943, il intègre le camp Desthieux. Sous son nom de guerre, « Vernet », il participe à de nombreux sabotages de voies ferrées. En Septembre 1944, rattaché au sein du Bataillon « 14 Juillet » il participe à la Libération de Lyon.

Par décret, il est naturalisé français en avril 1955.

Louis, est Président d’Honneur du comité de l’ANACR de Vaulx En Velin et de l’ANACR Départementale du Rhône, il témoignera régulièrement dans les établissements scolaires.

Le 23 juin 2017 il est… enfin… promu Chevalier de la Légion d’Honneur.

Voilà, cette rapide biographie de Louis Rossi, témoigne que notre tradition républicaine d’accueil des réfugiés fuyant les dictatures ou les bombes est, aujourd’hui comme hier, porteuse de richesse humaine, d’espoir et de fraternité.

Les acteurs et les témoins de ces heures sombres auront bientôt tous disparus, mais le danger est toujours là !

En mémoire des noms gravés sur cette pierre … afin que leur sacrifice n’ait pas été vain soyons vigilants !

Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient leur cœur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s’abattant

L’affiche rouge Louis Aragon

Je vous remercie de votre attention.

Après ces deux allocutions, et « La Marseillaise » entonnée par l’assistance, Claude Matéo annonce la fin de cette deuxième cérémonie, et nous convie à nous rendre au cimetière sur la tombe de Frantz.

Cérémonie au cimetière

Malgré une bise glaciale nous sommes un grand nombre de personnes à nous retrouver au cimetière de Montchal, autour de la tombe de Frantz ce héros inconnu, entourée par les Porte-drapeaux, pour lui rendre hommage.

Après les sonneries réglementaires jouées par l’harmonie de Saint-Forgeux, « Le Chant des Partisans », retentit pour la troisième fois, dans ce lieu du souvenir, suivi du dépôt de gerbe par Clara.

En mémoire à Frantz, une minute de silence est observée.

« La Marseillaise » clôture cette cérémonie du souvenir.

Après avoir remercié l’ensemble des participants qui nous ont accompagnés tout au long de ces cérémonies, Mme Dominique Maugé, 1re adjointe au Maire, convie tous nos ami(e)s à se retrouver autour d’un vin d’honneur servi par la municipalité avec le concours de notre amicale.


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